CINQUIÈME CHAPITRE
L’AMOUR QUI DEVIENT FÉCOND
165. L’amour donne toujours vie. C’est pourquoi, l’amour conjugal « ne s’achève pas dans le couple […]. Ainsi les époux, tandis qu’ils se donnent l’un à l’autre, donnent au-delà d’eux-mêmes un être réel, l’enfant, reflet vivant de leur amour, signe permanent de l’unité conjugale et synthèse vivante et indissociable de leur être de père et de mère ». [176]
Accueillir une nouvelle vie
166. La famille est le lieu non seulement de la procréation mais aussi celui de l’accueil de la vie qui arrive comme don de Dieu. Chaque nouvelle vie « nous permet de découvrir la dimension la plus gratuite de l’amour, qui ne cesse jamais de nous surprendre. C’est la beauté d’être aimé avant : les enfants sont aimés avant d’arriver » [177]. Cela reflète pour nous la primauté de l’amour de Dieu qui prend toujours l’initiative, car les enfants « sont aimés avant d’avoir fait quoi que ce soit pour le mériter ».[178] Cependant, « beaucoup d’enfants sont dès le début rejetés, abandonnés, dérobés de leur propre enfance et de leur avenir. Certains osent dire, presque pour se justifier, que ce fut une erreur de les mettre au monde. C’est une honte ! […] Que faisons-nous des déclarations solennelles des droits de l’homme et des droits de l’enfant, si nous punissons ensuite les enfants pour les erreurs des adultes ? ».[179] Si un enfant naît dans des circonstances non désirées, les parents ou d’autres membres de la famille doivent faire tout leur possible pour l’accepter comme un don de Dieu et pour assumer la responsabilité de l’accueillir avec sincérité et affection. Car « quand il s’agit des enfants qui viennent au monde, aucun sacrifice des adultes ne sera jugé trop coûteux ou trop grand, pour peu qu’il évite à un enfant de penser qu’il est une erreur, qu’il ne vaut rien et d’être abandonné aux blessures de la vie et à l’arrogance des hommes ».[180] Le don d’un nouvel enfant que le Seigneur confie à un papa et à une maman commence par l’accueil, continue par la protection tout au long de la vie terrestre et a pour destination finale la joie de la vie éternelle. Un regard serein vers l’ultime accomplissement de la personne humaine rendra les parents encore plus conscients du précieux don qui leur a été confié : en effet, Dieu leur accorde de choisir le nom par lequel il appellera chacun de ses enfants pour l’éternité.[181]
167. Les familles nombreuses sont une joie pour l’Église. En elles, l’amour exprime sa généreuse fécondité. Ceci n’implique pas d’oublier la saine mise en garde de saint Jean-Paul II, lorsqu’il expliquait que la paternité responsable n’est pas une « procréation illimitée ou un manque de conscience de ce qui est engagé dans l’éducation des enfants, mais plutôt la possibilité donnée aux couples d’user de leur liberté inviolable de manière sage et responsable, en prenant en compte les réalités sociales et démographiques aussi bien que leur propre situation et leurs désirs légitimes ». [182]
L’amour dans l’attente de la grossesse
168. La grossesse est une étape difficile, mais aussi un temps merveilleux. La mère collabore avec Dieu pour que se produise le miracle d’une nouvelle vie. La maternité surgit d’une « potentialité particulière de l’organisme féminin qui, grâce à sa nature créatrice caractéristique, sert à la conception et à la génération de l’être humain ». [183] Chaque femme participe au mystère de la création qui se renouvelle dans la procréation humaine.[184] Comme dit le psaume : « C’est toi qui m’as tissé au ventre de ma mère » (139, 13). Tout enfant qui est formé dans le sein de sa mère est un projet éternel de Dieu le Père et de son amour éternel : « Avant même de te modeler au ventre maternel, je t’ai connu ; avant même que tu sois sorti du sein, je t’ai consacré » (Jr 1, 5). Tout enfant est dans le cœur de Dieu, depuis toujours, et au moment où il est conçu, se réalise l’éternel rêve du Créateur. Pensons à ce que vaut cet embryon dès l’instant où il est conçu ! Il faut le regarder de ces yeux d’amour du Père, qui voit au-delà de toute apparence.
169. La femme enceinte peut participer à ce projet de Dieu en rêvant de son enfant : « Toutes les mamans et tous les papas ont rêvé de leur enfant pendant neuf mois. […]. C’est impossible une famille qui ne rêve pas. Quand la capacité de rêver se perd dans une famille, les enfants ne grandissent pas, l’amour ne grandit pas, la vie s’affaiblit et s’éteint ».[185] Pour une famille chrétienne, le baptême fait nécessairement partie de ce rêve. Les parents le préparent par leur prière, confiant leur enfant à Jésus avant sa naissance même.
170. Grâce aux progrès scientifiques, aujourd’hui on peut savoir d’avance la couleur des cheveux de l’enfant et de quelles maladies il pourra souffrir à l’avenir, car toutes les caractéristiques somatiques de cette personne sont inscrites dans son code génétique depuis son état d’embryon. Mais seul le Père qui l’a créé le connaît en plénitude. Lui seul connaît ce qui est le plus précieux, ce qui est le plus important, car il sait qui est cet enfant, quelle est son identité la plus profonde. La mère qui le porte en son sein a besoin de demander à Dieu d’être éclairée pour connaître en profondeur son enfant et pour l’attendre tel qu’il est. Certains parents sentent que leur enfant n’arrive pas au meilleur moment. Il leur faut demander au Seigneur de les guérir et de les fortifier pour qu’ils acceptent pleinement cet enfant, afin qu’ils puissent l’attendre de tout cœur. C’est important que cet enfant se sente attendu. Il n’est pas un complément ou une solution à une préoccupation personnelle. C’est un être humain, d’une valeur immense, et il ne peut être utilisé à des fins personnelles. Donc, peu importe si cette nouvelle vie te servira ou non, si elle a des caractéristiques qui te plaisent ou non, s’il répond ou non à tes projets et à tes rêves. Car « les enfants sont un don. Chacun d’entre eux est unique et irremplaçable […]. On aime un enfant parce qu’il est un enfant : non pas parce qu’il est beau, ou parce qu’il est comme-ci ou comme ça ; non, parce que c’est un enfant ! Non pas parce qu’il pense comme moi, ou qu’il incarne mes désirs. Un enfant est un enfant ».[186] L’amour des parents est un instrument de l’amour de Dieu le Père qui attend avec tendresse la naissance de tout enfant, l’accepte sans conditions et l’accueille gratuitement.
171. À toute femme enceinte, je voudrais demander affectueusement : protège ta joie, que rien ne t’enlève la joie intérieure de la maternité. Cet enfant mérite ta joie. Ne permets pas que les peurs, les préoccupations, les commentaires d’autrui ou les problèmes éteignent cette joie d’être un instrument de Dieu pour apporter une nouvelle vie au monde. Occupe-toi de ce qu’il y a à faire ou à préparer, mais sans obsession, et loue comme Marie : « Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur, parce qu’il a jeté les yeux sur l’abaissement de sa servante » (Lc 1, 46-48). Vis cet enthousiasme serein au milieu de tes soucis, et demande au Seigneur de protéger ta joie pour que tu puisses la transmettre à ton enfant.
Amour de père et de mère
172. « Dès qu’ils naissent, les enfants commencent à recevoir en don, avec la nourriture et les soins, la confirmation des qualités spirituelles de l’amour. Les actes de l’amour passent à travers le don du nom personnel, la transmission du langage, les intentions des regards, les illuminations des sourires. Ils apprennent ainsi que la beauté du lien entre les êtres humains vise notre âme, recherche notre liberté, accepte la diversité de l’autre, le reconnaît et le respecte comme interlocuteur […] et cela est l’amour, qui apporte une étincelle de celui de Dieu ! ».[187] Tout enfant a le droit de recevoir l’amour d’une mère et d’un père, tous deux nécessaires pour sa maturation intégrale et harmonieuse. Comme l’ont dit les Evêques d’Australie, tous deux « contribuent, chacun d’une manière différente, à l’éducation d’un enfant. Respecter la dignité d’un enfant signifie affirmer son besoin ainsi que son droit naturel à une mère et à un père ».[188] Il ne s’agit pas seulement de l’amour d’un père et d’une mère séparément, mais aussi de l’amour entre eux, perçu comme source de sa propre existence, comme un nid protecteur et comme fondement de la famille. Autrement, l’enfant semble être réduit à une possession capricieuse. Tous deux, homme et femme, père et mère, sont « les coopérateurs de l’amour du Dieu Créateur et comme ses interprètes ».[189] Ils montrent à leurs enfants le visage maternel et le visage paternel du Seigneur. En outre, ensemble, ils enseignent la valeur de la réciprocité, de la rencontre entre des personnes différentes, où chacun apporte sa propre identité et sait aussi recevoir de l’autre. Si pour quelque raison inévitable l’un des deux manque, il est important de chercher une manière de le compenser, en vue de favoriser la maturation adéquate de l’enfant.
173. Le sentiment d’être orphelin qui anime aujourd’hui beaucoup d’enfants et de jeunes est plus profond que nous ne l’imaginons. Aujourd’hui, nous admettons comme très légitime, voire désirable, que les femmes veuillent étudier, travailler, développer leurs capacités et avoir des objectifs personnels. Mais en même temps, nous ne pouvons ignorer le besoin qu’ont les enfants d’une présence maternelle, spécialement au cours des premiers mois de la vie. La réalité est que « la femme se trouve devant l’homme comme mère, sujet de la nouvelle vie humaine qui a été conçue, qui se développe en elle et qui d’elle naît au monde ».[190] L’affaiblissement de la présence maternelle avec ses qualités féminines est un risque grave pour notre monde. J’apprécie le féminisme lorsqu’il ne prétend pas à l’uniformité ni à la négation de la maternité. Car la grandeur de la femme implique tous les droits qui émanent de son inaliénable dignité humaine, mais aussi de son génie féminin, indispensable à la société. Ses capacités spécifiquement féminines – en particulier la maternité – lui accordent aussi des devoirs, parce que le fait qu’elle est femme implique également une mission singulière dans ce monde, que la société doit protéger et préserver pour le bien de tous.[191]
174. En réalité, « les mères sont l’antidote le plus fort à la diffusion de l’individualisme égoïste […]. Ce sont elles qui témoignent de la beauté de la vie ».[192] Sans doute, « une société sans mères serait une société inhumaine, parce que les mères savent témoigner toujours, même dans les pires moments, de la tendresse, du dévouement, de la force morale. Les mères transmettent souvent également le sens le plus profond de la pratique religieuse : [par] les premières prières, [par] les premiers gestes de dévotion qu’un enfant apprend […]. Sans les mères, non seulement il n’y aurait pas de nouveaux fidèles, mais la foi perdrait une bonne partie de sa chaleur simple et profonde. […]. Très chères mamans, merci, merci pour ce que vous êtes dans la famille et pour ce que vous donnez à l’Église et au monde ».[193]
175. La mère, qui protège l’enfant avec affection et compassion, l’aide à éveiller la confiance, à expérimenter que le monde est un lieu bon qui le reçoit, et cela permet de développer une auto-estime qui favorise la capacité d’intimité et l’empathie. La figure paternelle, d’autre part, aide à percevoir les limites de la réalité, et se caractérise plus par l’orientation, par la sortie vers le monde plus vaste et comportant des défis, par l’invitation à l’effort et à la lutte. Un père avec une claire et heureuse identité masculine, qui en retour, dans sa façon de traiter la femme, unit affection et modération, est aussi nécessaire que les soins maternels. Il y a des rôles et des tâches flexibles, qui s’adaptent aux circonstances concrètes de chaque famille, mais la présence claire et bien définie des deux figures, féminine et masculine, crée l’atmosphère la plus propice pour la maturation de l’enfant.
176. On dit que notre société est une ‘‘société sans pères’’. Dans la culture occidentale, la figure du père serait symboliquement absente, écartée, aurait disparu. Même la virilité semblerait remise en question. Il s’est produit une confusion compréhensible, car « dans un premier temps, cela a été perçu comme une libération : libération du père autoritaire, du père comme représentant de la loi qui s’impose de l’extérieur, du père comme censeur du bonheur de ses enfants et obstacle à l’émancipation et à l’autonomie des jeunes. Parfois, dans certains foyers régnait autrefois l’autoritarisme, dans certains cas même l’abus ».[194] Mais « comme c’est souvent le cas, on est passé d’un extrême à l’autre. Le problème de nos jours ne semble plus tant être la présence envahissante des pères que leur absence, leur disparition. Les pères sont parfois si concentrés sur eux-mêmes et sur leur propre travail et parfois sur leur propre réalisation individuelle qu’ils en oublient même la famille. Et ils laissent les enfants et les jeunes seuls ».[195] La présence paternelle, et par conséquent son autorité, est affectée aussi par le temps toujours plus important qu’on consacre aux moyens de communication et à la technologie du divertissement. En outre, aujourd’hui, l’autorité est objet de soupçon et les adultes sont cruellement remis en cause. Ils abandonnent eux-mêmes les certitudes et pour cela ne donnent pas d’orientations sûres et bien fondées à leurs enfants. Il n’est pas sain que les rôles soient permutés entre parents et enfants, ce qui porte préjudice au processus normal de maturation que les enfants ont besoin de suivre et leur refuse un amour capable de les orienter qui les aide à mûrir.[196]
177. Dieu place le père dans la famille pour que, par les caractéristiques précieuses de sa masculinité, « il soit proche de son épouse, pour tout partager, les joies et les douleurs, les fatigues et les espérances. Et qu’il soit proche de ses enfants dans leur croissance : lorsqu’ils jouent et lorsqu’ils s’appliquent, lorsqu’ils sont insouciants et lorsqu’ils sont angoissés, lorsqu’ils s’expriment et lorsqu’ils sont taciturnes, lorsqu’ils osent et lorsqu’ils ont peur, lorsqu’ils commettent un faux pas et lorsqu’ils retrouvent leur chemin ; un père présent, toujours. Dire présent n’est pas la même chose que dire contrôleur ! Parce que les pères qui contrôlent trop anéantissent leurs enfants ».[197] Certains parents se sentent inutiles ou superflus, mais la vérité est que « les enfants ont besoin de trouver un père qui les attende lorsqu’ils reviennent de leurs erreurs. Ils feront tout pour ne pas l’admettre, pour ne pas le faire voir, mais ils en ont besoin ».[198] Il n’est pas bon que les enfants soient sans parents et qu’ainsi ils cessent prématurément d’être enfants.
Fécondité plus grande
178. De nombreux couples ne peuvent pas avoir d’enfants. Nous savons combien de souffrance cela comporte. D’autre part, nous sommes également conscients que « le mariage […] n’est pas institué en vue de la seule procréation. […]. C’est pourquoi, même si, contrairement au vœu souvent très vif des époux, il n’y a pas d’enfant, le mariage, comme communauté et communion de toute la vie, demeure, et il garde sa valeur et son indissolubilité ».[199] En outre « la maternité n’est pas une réalité exclusivement biologique, mais elle s’exprime de diverses manières ».[200]
179. L’adoption est une voie pour réaliser la maternité et la paternité d’une manière très généreuse, et je voudrais encourager ceux qui ne peuvent avoir d’enfants à faire preuve de générosité et à ouvrir leur amour matrimonial en vue de recevoir ceux qui sont privés d’un milieu familial approprié. Ils ne regretteront jamais d’avoir été généreux. Adopter est l’acte d’amour consistant à faire cadeau d’une famille à qui n’en a pas. Il est important d’insister pour que la législation puisse faciliter les procédures d’adoption, surtout dans les cas d’enfants non désirés, en vue de prévenir l’avortement ou l’abandon. Ceux qui assument le défi d’adopter et qui accueillent une personne de manière inconditionnelle et gratuite deviennent des médiations de cet amour de Dieu qui dit : « Même si les femmes oubliaient [les fils de leurs entrailles], moi, je ne t’oublierai pas » (Is 49, 15).
180. « Le choix de l’adoption et du placement exprime une fécondité particulière de l’expérience conjugale, au-delà des cas où elle est douloureusement marquée par la stérilité. […]. Face aux situations où l’enfant est voulu à tout prix, comme un droit à une réalisation personnelle, l’adoption et le placement correctement compris manifestent un aspect important du caractère parental et du caractère filial, dans la mesure où ils aident à reconnaître que les enfants, naturels ou adoptifs ou confiés, sont des êtres autres que soi et qu’il faut les accueillir, les aimer, en prendre soin et pas seulement les mettre au monde. L’intérêt supérieur de l’enfant devrait toujours inspirer les décisions sur l’adoption et le placement ».[201] D’autre part, « le trafic d’enfants entre pays et continents doit être empêché par des interventions législatives opportunes et par des contrôles des États ».[202]
181. Il convient aussi de rappeler que la procréation ou l’adoption ne sont pas les seules manières de vivre la fécondité de l’amour. Même la famille qui a de nombreux enfants est appelée à laisser ses empreintes dans la société où elle est insérée, afin de développer d’autres formes de fécondité qui sont comme la prolongation de l’amour qui l’anime. Les familles chrétiennes ne doivent pas oublier que « la foi ne nous retire pas du monde, mais elle nous y insère davantage […]. Chacun de nous, en effet, joue un rôle spécial dans la préparation de la venue du Royaume de Dieu ».[203] La famille ne doit pas se considérer comme un enclos appelé à se protéger de la société. Elle ne reste pas à attendre, mais sort d’elle-même dans une recherche solidaire. Ainsi, elle devient un lien d’intégration de la personne à la société et un trait d’union entre ce qui est public et ce qui est privé. Les couples ont besoin d’avoir une vision claire et une conscience convaincue de leurs devoirs sociaux. Lorsque c’est le cas, l’affection qui les unit ne diminue pas, mais en est illuminée, comme l’expriment ces vers :
“Tes mains sont ma caresse
mes accords quotidiens
je t’aime parce que tes mains
travaillent pour la justice.
Si je t’aime c’est parce tu es
mon amour mon complice et tout
et dans la rue, bras dessus bras dessous
nous sommes bien plus que deux”.[204]
182. Aucune famille ne peut être féconde si elle se conçoit comme trop différente ou ‘‘séparée’’. Pour éviter ce risque, souvenons-nous que la famille de Jésus, pleine de grâce et de sagesse, n’était pas vue comme une famille ‘‘bizarre’’, comme un foyer étrange et éloigné du peuple. C’est pour cela même que les gens avaient du mal à reconnaître la sagesse de Jésus et ils disaient : « D’où cela lui vient-il ? […] Celui-là n’est-il pas le charpentier, le fils de Marie » (Mc 6, 2-3). « Celui-là n’est-il pas le fils du charpentier ? » (Mt 13, 55). Cela confirme que c’était une famille simple, proche de tous, normalement intégrée aux gens. Jésus n’a pas grandi non plus dans une relation fermée et absorbante avec Marie et Joseph, mais il se déplaçait volontiers dans la famille élargie incluant parents et amis. Cela explique que, retournant de Jérusalem, ses parents aient accepté que l’enfant de douze ans se perde dans la caravane un jour entier, écoutant les récits et partageant les préoccupations de tout le monde : « Le croyant dans la caravane, ils firent une journée de chemin » (Lc 2, 44). Toutefois, il arrive parfois que certaines familles chrétiennes, par leur langage, par leur manière de dire les choses, par leur attitude, par la répétition constante de deux ou trois thèmes, soient vues comme lointaines, comme séparées de la société, et que même leurs proches se sentent méprisés ou jugés par elles.
183. Un mariage qui expérimente la force de l’amour sait que cet amour est appelé à guérir les blessures des personnes abandonnées, à instaurer la culture de la rencontre, à lutter pour la justice. Dieu a confié à la famille le projet de rendre le monde ‘‘domestique’’,[205] pour que tous puissent sentir chaque homme comme frère : « Un regard attentif à la vie quotidienne des hommes et des femmes d’aujourd’hui montre immédiatement le besoin qui existe partout d’une bonne dose d’esprit familial […]. Non seulement l’organisation de la vie commune se heurte toujours plus à une bureaucratie totalement étrangère aux liens humains fondamentaux, mais les comportements sociaux et politiques révèlent même souvent des signes de dégradation ».[206] En revanche, les familles ouvertes et solidaires accordent une place aux pauvres, sont capables de nouer amitié avec ceux qui connaissent une situation pire que la leur. Si réellement l’Évangile est important pour elles, elles ne peuvent oublier ce que dit Jésus : « Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). En définitive, elles vivent ce qu’avec tant d’éloquence l’Évangile nous demande dans ce texte : « Lorsque tu donnes un déjeuner ou un dîner, ne convie ni tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins, de peur qu’eux aussi ne t’invitent à leur tour et qu’on ne te rende la pareille. Mais lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu alors » (Lc 14, 12-14) ! Heureux seras-tu ! Voilà le secret d’une famille heureuse.
184. Par le témoignage, et aussi par la parole, les familles parlent de Jésus aux autres, transmettent la foi, éveillent le désir de Dieu et montrent la beauté de l’Évangile ainsi que le style de vie qu’il nous propose. Ainsi, les couples chrétiens peignent le gris de l’espace public, le remplissant de la couleur de la fraternité, de la sensibilité sociale, de la défense de ceux qui sont fragiles, de la foi lumineuse, de l’espérance active. Leur fécondité s’élargit et se traduit par mille manières de rendre présent l’amour de Dieu dans la société.
Discerner le corps
185. Dans cette ligne, il convient de prendre très au sérieux un texte biblique qu’on a l’habitude d’interpréter hors de son contexte, ou d’une manière très générale ; ainsi on peut négliger son sens plus immédiat et direct, qui est de toute évidence sociale. Il s’agit de 1 Co 11, 17-34, où saint Paul affronte une situation honteuse de la communauté. Dans ce milieu, certaines personnes aisées tendaient à discriminer les pauvres, et cela se produisait même lors de l’agape qui accompagnait la célébration de l’Eucharistie. Tandis que les riches savouraient leurs nourritures, les pauvres regardaient et souffraient de faim : « L’un a faim, tandis que l’autre est ivre. Vous n’avez donc pas de maisons pour manger et boire ? Ou bien méprisez-vous l’Église de Dieu, et voulez-vous faire honte à ceux qui n’ont rien ? » (vv. 21-22).
186. L’Eucharistie exige l’intégration dans un unique corps ecclésial. Celui qui s’approche du Corps et du Sang du Christ ne peut pas en même temps offenser ce même Corps en causant des divisions et des discriminations scandaleuses parmi ses membres. Il s’agit en effet de ‘‘discerner’’ le Corps du Seigneur, de le reconnaître avec foi et charité soit dans ses signes sacramentaux, soit dans la communauté ; autrement, on mange et on boit sa propre condamnation (cf. v. 29). Ce texte biblique est un sérieux avertissement aux familles qui s’enferment dans leur confort et s’isolent, mais plus particulièrement aux familles qui demeurent indifférentes à la souffrance des familles pauvres et se trouvant le plus dans le besoin. La célébration eucharistique devient ainsi un appel constant à chacun à « s’examiner lui-même » (v. 28), en vue d’ouvrir le cercle de sa famille à une plus grande communion avec les marginalisés de la société et donc de recevoir vraiment le Sacrement de l’amour eucharistique qui fait de nous un seul corps. Il ne faut pas oublier que « ‘‘la mystique’’ du Sacrement a un caractère social ».[207] Lorsque ceux qui communient refusent de s’engager pour les pauvres et les souffrants ou approuvent différentes formes de division, de mépris et d’injustice, l’Eucharistie est reçue de façon indigne. En revanche, les familles qui se nourrissent de l’Eucharistie dans une disposition appropriée, renforcent leur désir de fraternité, leur sens social et leur engagement en faveur des personnes dans le besoin.
La vie dans la famille élargie
187. Le petit noyau familial ne devrait pas s’isoler de la famille élargie, incluant les parents, les oncles, les cousins, ainsi que les voisins. Dans cette grande famille, il peut y avoir des personnes qui ont besoin d’aide, ou au moins de compagnie et de gestes d’affection ; ou bien il peut y avoir de grandes souffrances qui appellent une consolation.[208] L’individualisme de ces temps conduit parfois à s’enfermer dans un petit nid de sécurité et à sentir les autres comme un danger gênant. Toutefois, cet isolement n’offre pas plus de paix et de bonheur, mais plutôt ferme le cœur de la famille et la prive de l’ampleur de l’existence.
Être enfants
188. En premier lieu, parlons des parents eux-mêmes. Jésus rappelait aux pharisiens que l’abandon des parents est contre la Loi de Dieu (cf. Mc 7, 8-13). Il ne fait du bien à personne de perdre la conscience d’être enfant. Dans chaque personne « même si quelqu’un devient adulte, ou âgé, même s’il devient parent, s’il occupe un poste à responsabilité, au fond l’identité de l’enfant demeure. Nous sommes tous des enfants. Et cela nous renvoie toujours au fait que nous ne nous sommes pas donné la vie nous-mêmes mais nous l’avons reçue. Le grand don de la vie est le premier cadeau que nous avons reçu ».[209]
189. Voilà pourquoi « le quatrième commandement demande aux enfants […] d’honorer le père et la mère (cf. Ex 20, 12). Ce commandement vient juste après ceux qui concernent Dieu lui-même. Il contient en effet quelque chose de sacré, quelque chose de divin, quelque chose qui se trouve à la racine de tout autre genre de respect entre les hommes. Et dans la formulation biblique du quatrième commandement, on ajoute : ‘‘afin de jouir d’une longue vie dans le pays que l’Eternel ton Dieu te donne’’. Le lien vertueux entre les générations est une garantie [d’avenir], et c’est une garantie d’une histoire vraiment humaine. Une société d’enfants qui n’honorent pas leurs parents est une société sans honneur […]. C’est une société destinée à se remplir de jeunes arides et avides ». [210]
190. Mais la médaille a une autre face : « L’homme quittera son père et sa mère » (Gn 2, 24), dit la Parole de Dieu. Parfois, cela ne se réalise pas, et le mariage n’est pas assumé jusqu’au bout parce qu’on n’a pas fait cette renonciation et ce don de soi. Les parents ne doivent pas être abandonnés ni négligés, mais pour s’unir dans le mariage, il faut les quitter, en sorte que le nouveau foyer soit la demeure, la protection, la plate-forme et le projet, et qu’il soit possible de devenir vraiment ‘‘une seule chair’’ (Ibid.). Dans certains couples, il arrive que beaucoup de choses soient cachées au conjoint, dont on parle, en revanche, avec ses propres parents, à telle enseigne que les opinions de ces derniers acquièrent plus d’importance que les sentiments et les opinions du conjoint. Il n’est pas facile de supporter longtemps cette situation, et c’est possible uniquement de manière provisoire, pendant que se créent les conditions pour grandir dans la confiance et dans la communication. Le mariage met au défi de trouver une nouvelle manière d’être enfant.
Les personnes âgées
191. « Ne me rejette pas au temps de ma vieillesse, quand décline ma vigueur, ne m’abandonne pas » (Ps 71, 9). C’est le cri de la personne âgée, qui craint l’oubli et le mépris. Ainsi, tout comme Dieu nous invite à être ses instruments pour écouter la supplication des pauvres, de la même manière, il s’attend à ce que nous écoutions le cri des personnes âgées.[211] Cela interpelle les familles et les communautés, car « l’Église ne peut pas et ne veut pas se conformer à une mentalité d’intolérance, et encore moins d’indifférence et de mépris à l’égard de la vieillesse. Nous devons réveiller le sentiment collectif de gratitude, d’appréciation, d’hospitalité, qui ait pour effet que la personne âgée se sente une partie vivante de sa communauté. Les personnes âgées sont des hommes et des femmes, des pères et des mères qui sont passés avant nous sur notre même route, dans notre même maison, dans notre bataille quotidienne pour une vie digne ».[212] Par conséquent, « comme je voudrais une Église qui défie la culture du rebut par la joie débordante d’une nouvelle étreinte entre les jeunes et les personnes âgées ! ». [213]
192. Saint Jean-Paul II nous a invités à prêter attention à la place de la personne âgée dans la famille, car il y a des cultures qui « à la suite d’un développement industriel et urbain désordonné, ont conduit et continuent à conduire les personnes âgées à des formes inacceptables de marginalité ».[214] Les personnes âgées aident à percevoir « la continuité des générations », avec « le charisme de servir de pont ».[215] Bien des fois, ce sont les grands-parents qui assurent la transmission des grandes valeurs à leurs petits-enfants, et « beaucoup peuvent constater que c’est précisément à leurs grands-parents qu’ils doivent leur initiation à la vie chrétienne ».[216] Leurs paroles, leurs caresses ou leur seule présence aident les enfants à reconnaître que l’histoire ne commencent pas avec eux, qu’ils sont les héritiers d’un long chemin et qu’il est nécessaire de respecter l’arrière-plan qui nous précède. Ceux qui rompent les liens avec l’histoire auront des difficultés à construire des relations stables et à reconnaître qu’ils ne sont pas les maîtres de la réalité. Donc, « l’attention à l’égard des personnes âgées fait la différence d’une civilisation. Porte-t-on de l’attention aux personnes âgées dans une civilisation ? Y a-t-il de la place pour la personne âgée ? Cette civilisation ira de l’avant si elle sait respecter la sagesse […] des personnes âgées ».[217]
193. L’absence de mémoire historique est un sérieux défaut de notre société. Il s’agit de la mentalité immature du ‘‘c’est du passé’’. Connaître et pouvoir prendre position face aux événements passés est l’unique possibilité de construire un avenir qui ait un sens. On ne peut éduquer sans mémoire. : « Rappelez-vous ces premiers jours » (Hb 10, 32). Les récits des personnes âgées font beaucoup de bien aux enfants et aux jeunes, car ils les relient à l’histoire vécue aussi bien de la famille que du quartier et du pays. Une famille qui ne respecte pas et ne s’occupe pas des grands-parents, qui sont sa mémoire vivante, est une famille désintégrée ; mais une famille qui se souvient est une famille qui a de l’avenir. Par conséquent, « une civilisation où il n’y a pas de place pour les personnes âgées, ou qui les met au rebut parce qu’elles créent des problèmes, est une société qui porte en elle le virus de la mort »,[218] car elle « arrache ses propres racines ».[219] Le phénomène des orphelins contemporains, en termes de discontinuité, de déracinement et d’effondrement des certitudes qui donnent forme à la vie, nous place devant le défi de faire de nos familles un lieu où les enfants peuvent s’enraciner dans le sol d’une histoire collective.
Être frères
194. La relation entre les frères s’approfondit avec le temps, et « le lien de fraternité qui se forme en famille entre les enfants, s’il a lieu dans un climat d’éducation à l’ouverture aux autres, est la grande école de liberté et de paix. En famille, entre frères, on apprend la cohabitation humaine […]. Peut-être n’en sommes-nous pas toujours conscients, mais c’est précisément la famille qui introduit la fraternité dans le monde ! A partir de cette première expérience de fraternité, nourrie par les liens d’affection et par l’éducation familiale, le style de la fraternité rayonne comme une promesse sur toute la société ».[220]
195. Grandir entre frères offre la belle expérience de nous protéger mutuellement, d’aider et d’être aidés. C’est pourquoi « la fraternité en famille resplendit de manière particulière quand nous voyons l’attention, la patience, l’affection dont sont entourés le petit frère ou la petite sœur plus faible, malade, ou porteur de handicap ».[221] Il faut reconnaître qu’« avoir un frère, une sœur qui t’aime est une expérience forte, inégalable, irremplaçable »,[222] mais il faut patiemment enseigner aux enfants à se traiter comme frères. Cet apprentissage, parfois pénible, est une véritable école de la société. Dans certains pays, il existe une forte tendance à avoir un seul enfant, ce qui fait que l’expérience d’avoir un frère commence à être peu commune. Dans les cas où on n’a pas pu avoir plus d’un enfant, il faudra trouver la manière d’éviter que l’enfant ne grandisse seul ou isolé.
Un grand cœur
196. Outre le petit cercle que forment les époux et leurs enfants, il y a la famille élargie qui ne peut être ignorée. Car « l’amour entre l’homme et la femme dans le mariage et en conséquence, de façon plus large, l’amour entre les membres de la même famille – entre parents et enfants, entre frères et sœurs, entre les proches et toute la parenté – sont animés et soutenus par un dynamisme intérieur incessant, qui entraîne la famille vers une communion toujours plus profonde et plus intense, fondement et principe de la communauté conjugale et familiale ». [223] Les amis et les familles amies en font partie également, y compris les communautés de familles qui se soutiennent mutuellement dans leurs difficultés, dans leur engagement social et dans leur foi.
197. Cette grande famille devrait inclure avec beaucoup d’amour les mères adolescentes, les enfants sans pères, les femmes seules qui doivent assurer l’éducation de leurs enfants, les personnes porteuses de divers handicaps qui ont besoin de beaucoup d’affection et de proximité, les jeunes qui luttent contre l’addiction, les célibataires, les personnes séparées de leurs conjoints ou les personnes veuves qui souffrent de solitude, les personnes âgées ainsi que les malades qui ne reçoivent pas le soutien de leurs enfants, et « même les plus brisés dans les conduites de leur vie »[224] en font partie. Cette famille élargie peut aussi aider à compenser les fragilités des parents, ou détecter et dénoncer à temps les situations possibles de violence ou même d’abus subies par les enfants, en leur offrant un amour sain et une protection familiale lorsque les parents ne peuvent l’assurer.
198. Enfin, on ne peut oublier que dans cette grande famille, il y a aussi le beau-père, la belle-mère et tous les parents du conjoint. Une délicatesse propre à l’amour consiste à éviter de les voir comme des concurrents, comme des êtres dangereux, comme des envahisseurs. L’union conjugale exige de respecter leurs traditions et leurs coutumes, d’essayer de comprendre leur langage, de s’abstenir de critiques, de prendre soin d’eux et de les porter d’une certaine manière dans le cœur, même lorsqu’il faut préserver l’autonomie légitime et l’intimité du couple. Ces attitudes sont également une manière exquise d’exprimer au conjoint la générosité du don de soi plein d’amour.
176] Jean-Paul II, Exhort. ap. Familiaris consortio (22 novembre 1981), n. 14 : AAS 74 (1982), p. 96.
[177] Catéchèse (11 février 2015) : L’Osservatore Romano,éd. en langue française, 12 février 2015, p. 2.
[178] Ibid.
[179] Catéchèse (8 avril 2015) : L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 9 avril 2015, p. 2.
[180] Ibid.
[181] Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. past. Gaudium et spes, sur l’Église dans le monde de ce temps, n. 51 : « Que tous sachent bien que la vie humaine et la charge de la transmettre ne se limitent pas aux horizons de ce monde et n’y trouvent ni leur pleine dimension, ni leur plein sens, mais qu’elles sont toujours à mettre en référence avec la destinée éternelle des hommes ».
[182] Lettre au Secrétaire général de la Conférence internationale de l’Organisation des Nations Unies sur la population et le développement (18 mars 1994) : Insegnamenti 17/1 (1994), pp. 750-751.
[183] Jean-Paul II, Catéchèse (12 mars 1980), n. 3 : L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 18 mars 1980, p. 12.
[184] Cf. Ibid.
[185] Discours à l’occasion de la rencontre avec les familles à Manille (16 janvier 2015) : L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 22 janvier 2015, p. 8.
[186] Catéchèse (11 février 2015) : L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 12 février 2015, p. 2.
[187] Catéchèse (14 octobre 2015) : L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 15 octobre 2015, p. 2.
[188] Conférence des Évêques catholiques d’Australie, Lettre past. Don’t Mess with Marriage, 13 (24 novembre 2015), p. 11.
[189] Conc. Œcum. Vat. II, Const. past. Gaudium et spes, sur l’Église dans le monde de ce temps, n. 50.
[190] Jean-Paul II, Catéchèse (12 mars 1980), n. 2 : L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 18 mars 1980, p. 12.
[191] Cf. Id., Lettre ap. Mulieris dignitatem, (15 août 1988), nn. 30-31 : AAS 80 (1988), pp. 1726-1729.
[192] Catéchèse (7 janvier 2015) : L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 8 janvier 2015, p. 2.
[193] Ibid.
[194] Catéchèse (28 janvier 2015) : L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 29 janvier 2015, p. 2.
[195] Ibid.
[196] Cf. Relatio finalis 2015, n. 28.
[197] Catéchèse (4 février 2015) : L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 5 février 2015, p. 2.
[198] Ibid.
[199] Conc. Œcum. Vat. II, Const. past. Gaudium et spes, sur l’Église dans le monde de ce temps, n. 50.
[200] Ve Conférence Générale de l’Épiscopat Latino-Américain et des Caraïbes, Documento de Aparecida (29 juin 2007), n. 457.
[201] Relatio finalis 2015, n. 65.
[202] Ibid.
[203] Discours à l’occasion de la rencontre avec les familles à Manille (16 janvier 2015) : L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 22 janvier 2015, pp. 8-9.
[204] Mario Benedetti, “Te quiero”, dans Poemas de otros, Buenos Aires 1993, p. 316.
[205] Cf. Catéchèse (16 septembre 2015) : L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 17 septembre 2015, p. 2.
[206] Catéchèse (7 octobre 2015) : L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 8 octobre 2015, p. 2.
[207] Benoît XVI, Lettre enc. Deus caritas est (25 décembre 2005), n. 14 : AAS 98 (2006), p. 228.
[208] Cf. Relatio finalis 2015, n. 11.
[209] Catéchèse (18 mars 2015) : L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 19 mars 2015, p. 2.
[210] Catéchèse (11 février 2015) : L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 12 février 2015, p. 2.
[211] Cf. Relatio finalis 2015, nn. 17-18.
[212] Catéchèse (4 mars 2015) :L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 5 mars 2015, p. 2.
[213] Catéchèse (11 mars 2015) :L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 12 mars 2015, p. 2.
[214] Exhort. ap. Familiaris consortio (22 novembre 1981), n. 27 : AAS 74 (1982), p. 113.
[215] Jean-Paul II, Discours aux participants du « Forum international sur le Troisième âge » (5 septembre 1980), 5 : dans Insegnamenti, III, 2 (1980), p. 539.
[216] Relatio finalis 2015, n. 18.
[217] Catéchèse (4 mars 2015) : L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 5 mars 2015, p. 2.
[218] Ibid.
[219] Discours à l’occasion de la rencontre avec les personnes âgées (28 septembre 2014) : L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 2 octobre 2014, pp. 8-9.
[220] Catéchèse (18 février 2015) : L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 19 février 2015, p. 2.
[221] Ibid.
[222] Ibid.
[223] Jean-Paul II, Exhort. ap. Familiaris consortio (22 novembre 1981), n. 18 : AAS 74 (1982), p. 101.
[224] Catéchèse (7 octobre 2015) : L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 8 octobre 2015, p. 2.